Bientôt au Capitou : une centrale à enrobés.

 

Le bitume : un scandale sanitaire équivalent à celui de l’amiante !


Partout en France, sous l’influence des BTP, et ce dès les années 1950, des centrales d'enrobés ont vu le jour pour des raisons économiques sans tenir compte des effets possibles de ces installations sur la santé humaine tant du côté des professionnels des routes que des riverains immédiats ou plus lointains. En effet, des milliers de personnes sont exposées journalièrement aux fumées toxiques de bitume dans leur activité professionnelle, leur environnement direct et autres lieux de vie. Au vu de la carte des implantations sur tout le territoire, on peut dire d’ores et déjà, sans se tromper, que nul ne sera épargné par cette pollution publique en marche.

 

Les bitumes (« asphalt » aux USA) sont des résidus de raffinage du pétrole, utilisés purs ou modifiés, comme liant dans les enrobés routiers mélangés à des granulats de taille variable dans une centrale à enrobés ou dans des fondoirs à bitume pour les travaux de l’asphalte et d’étanchéité.

Durable et recyclable, le bitume est aujourd’hui le matériau de référence en construction comme en entretien de routes. L’industrie routière a, au fil des années, développé des enrobés bitumineux : mélange de granulats - sable et graviers - et de bitume, appliqué en une ou plusieurs couches pour le revêtement des routes (la profession utilise communément le terme « enrobé » pour le désigner) de plus en plus performants.

 

Cependant, dans la réalité, la situation n’est pas aussi rose que celle décrite ci-officiellement par les industriels du BTP ainsi que dans les « critères « dits » acceptables » mis en œuvre par l’administration des installations classées. En effet, plusieurs centaines de composés Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) sont présents dans l’environnement à l’état de traces. Composés très liposolubles générés par la combustion des matières fossiles, ils sont adsorbés par les poumons, l’intestin et la peau.

 

L’examen toxicologique du dossier d’autorisation d’exploiter pour une centrale d’enrobé demande une attention particulière surtout pour une catégorie de polluants traceurs qui ont la propriété d’être à la fois persistant dans l’environnement et transférables dans la chaîne alimentaire, à savoir les hydrocarbures aromatiques polycycliques. HAP (molécules dérivant du benzène sont en quantité non négligeables avec entre autre le benzo(a)pyrène - lien vers http://www.substitution-cmr.fr/index.php…), poussières fines ( susceptibles de pénétrer dans les poumons), Composés Organiques Volatils (COV) et les hydrocarbure hétérocyclique polycyclique (HHP) qui contiennent notamment des atomes de soufre (ex. thiophene : lien vers http://pollution.lecres.web.free.fr/…/CLI_thiophene_131108.… ) ou d'azote (ce qui les rend encore plus 'agressifs') et enfin des métaux lourds (mercure, cadmium, arsenic et plomb) forment le cocktail journalier des émissions d'une centrale d'enrobé.


Généralement, à proximité des centrales d’enrobés les rejets aériens s’accompagnent d’une odeur âcre de goudron qui pique la gorge et peut occasionner des gènes respiratoires et oculaires immédiates. Dès lors que ces polluants se sédimentent dans la colonne d’air, ce n’est pas la concentration dans l’air qui importe, mais le dépôt au sol. Par ailleurs, les eaux de pluie en retombant peuvent rabattre au sol les rejets toxiques issus de la cheminée dont la plupart sont classés comme étant cancérogènes, respectivement probables et possibles pour l’homme par l’Organisation Mondiale de la Santé (lien vers le document du CIRC : http://www.iarc.fr/…/medi…/iarcnews/pdf/IARC_Bitumen_Eng.pdf - la version française existe chez APEQUA).

 

En France, l’industrie des travaux routiers emploie 75 000 salariés dont environ 4 200 sont directement concernés par une exposition aux fumées de bitumes. Les dangers mortels encourus par ces salariés ont été révélés par le film « Les routes du silence » I et II (lien vers http://www.apequa.org/component/content/article/29) réalisé par Jean Luc Cohen, Arnaud Jouve, Louis Bastin puis par le procès du bitume (lien vers la revue de presse http://www.apequa.org/component/content/article/50 ). En mai 2010, le tribunal des affaires de sécurité sociale de Bourg-en-Bresse a condamné Eurovia, filiale de Vinci, pour faute inexcusable après le décès d’un de ses salariés en 2009, victime d’un cancer de la peau. L’argument du cumul de l’exposition aux UV et aux vapeurs du bitume était retenu. Même chose le 13 novembre 2012, lorsque la cour d’appel de Lyon a rendu un jugement reconnaissant un lien de cause à effet entre un cancer et une exposition au bitume. En conséquence, la société de travaux publics Eurovia a été jugée coupable de « faute inexcusable » après la mort en 2008 de José Francisco Andrade, atteint d’un cancer de la peau. Ces jugements, des premières en France, pourront servir de jurisprudence. Ces procès ont permis de mettre en évidence le manque de communication des salariés des travaux routiers, premiers concernés, sur les dangers liés à l'exposition des produits du bitume. Encore aucune étude à ce jour n'a été réalisé sur l'impact sanitaire du bitume.

 

Si des liens de cause à effet ont pu être mis en exergue entre le bitume et des graves maladies pour les professionnels de la route, qu'en est-il de l'impact sanitaire des centrales d'enrobés pour les riverains et la population en général ?

 

Des associations se battent à travers la France afin d’éviter la construction de ces usines dont les rejets impactent les populations locales (cancers, maladies, etc.), comme par exemple à Saint-Etienne les Remiremont (88) (lien vers http://inventaireclaphap.files.wordpress.com/…/cancers-sang…), ou afin d'informer les autorités et les populations sur les dangers des centrales d'enrobés existantes.

 

Signez la pétition contre la centrale à enrobés du Capitou, en suivant le lien suivant : 

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Mme_Marisol_Touraine_Mme_Segolene_Royal_M_le_prefet_du_Var_Abandon_du_projet_de_centrale_a_beton_bitumes_et_concassage_a/?cOuUdkb